Quelle vérité ?

Mercredi 11 : 30, je suis dans un brouillard total, j’ai chopé froid, ce billet doit (devrait) partir dans 1h et je ne sais pas du tout de quoi je vais vous parler…

De l’ambiance générale à Paris peut-être ? Non je crois que ça, vous en soupez suffisamment. Cela dit, il y a toujours un décalage entre le récit et la réalité. Non Paris n’est pas à feu et à sang, enfin du moins pas dans la plupart des quartiers.

Voilà un fil à tirer… Celui de la vérité. Quelle est-elle ? Il y a autant de vérités que d’individus. D’une même scène, les points de vue s’affrontent, au propre comme au figuré.

L’histoire est toujours écrite selon les divergences d’opinions, rarement dans une neutralité totale. Normal, nous sommes faits de chair et de sang, d’ego et d’esprit.

Le pire, c’est que ce bordel se passe aussi dans notre propre tête. D’un même état, d’une même scène, d’une même personne, il est possible d’en faire 1.000 versions différentes. Elle est sympa cette fille / Cette fille est cinglée. J’adore mon job / Mais pourquoi, je reste dans cette boite ? Mon mari est adorable / Mon mari est tellement chiant. J’ai une vie agréable/ J’ai une vie de merde. J’ai confiance / Il n’y a pas d’issue. Ne me dites pas que ça ne vous arrive pas aussi de penser tout et son contraire, selon les jours, votre moral, la météo, l’ambiance environnante et ce sans qu’aucun évènement spécial en soit la cause ? Voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. La vie en rose ou en noir.

J’essaie toujours d’apporter des nuances à toutes ses pensées négatives, ne pas réagir à chaud. Faire un pas de côté pour voir les choses sous un autre angle. Rien de positif ne peut sortir d’un esprit sombre. Nous avons tous notre part d’ombre. Il faut toujours s’atteler à soulever un peu le rideau pour laisser entrer un filet de lumière avant de tout envoyer balader. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir.

C’est si facile de faire des raccourcis, de construire des récits diaboliques sur tout et n’importe quoi, n’importe qui. Le monde se radicalise, plus personne n’a envie d’entendre la pensée de l’autre, plus personne n’a envie d’écouter l’autre.

Et lorsque les tumultes de nos esprits trouvent écho dans les tumultes d’autres esprits, ça part en complot intergalactique.

Si seulement nous pouvions garder tout simplement notre libre arbitre sans avoir besoin de rentrer dans des chapelles (ardentes), si nous nous appliquions à être complètement honnêtes avec nous-mêmes afin de mieux l’être ensemble.

Pour autant, cela ne signifie pas foutre la poussière sous le tapis, rester figer dans des situations néfastes, juste prendre du recul, laisser passer l’orage et si la petite musique qui nous trotte dans la tête ne s’arrête pas malgré le retour du soleil, c’est qu’il y a vraiment des mesures à prendre, des réajustements à faire.  

Ce billet est bien à l’image de mon état du jour, brouillardeux. Il est aussi pas mal à l’image de la société, non ?