Je vous fais la suite des aventures de Martinie dans la fashion la semaine pro, parce que j’avoue que je trouve toujours ça un peu gênant de parler de soi et même si c’est pour raconter une expérience. Enfin ce n’est pas que ce soit gênant, c’est égocentrique. Je préfère toujours trouver des sujets généralistes, susceptibles d’être partagés. Pourtant je sais que c’est en parlant de soi que l’on parle le mieux aux autres. Peut-être ai-je tout simplement du mal à m’incarner moi-même ? ah ah. Non, en fait je crois que je suis assez pudique finalement, j’ai une bonne écoute mais je ne me livre pas tant que ça parce qu’en premier lieu, je n’en éprouve pas le besoin.
Surtout, je n’ai aucun goût pour les jérémiades (je les réserve pour Relou), comme disait ma grand-mère « il vaut mieux faire envie que pitié ». Alors la propension actuelle à étaler tous ses petits bobos, ça a tendance à me gonfler. La victimisation en étendard pour attirer la sympathie, idem (Attention, je ne parle pas des grands maux de la société qui méritent d’être mis en lumière). J’ai l’impression de parler tout le temps de ça en fait, non ? Je ne sais même plus ce que j’écris au fil des billets… Je suis trop connectée mais pas à la bonne prise. Je ne vais pas vous dire que c’était mieux avant, ça fait vieille conne mais avant les sujets de notre admiration et notre intérêt se portaient vers des gens plus grands que nous (enfin que nous pensions être plus grands), c’est ce qui nous faisait sortir de notre quotidien, qui nous faisait rêver. Des acteurs, des musiciens, des romanciers, des personnalités qui avaient une valeur ajoutée, qui maîtrisaient des arts qui nous paraissaient hors de portée, des vrais People quoi. Aujourd’hui les front row des défilés sont squattés par des influenceurs que je ne connais même pas, qui sont cons comme la pluie et dont le seul talent est le nombre de leurs followers, encore plus cons qu’eux.
Tout ça pour dire que je n’arrive pas à trouver le bon équilibre entre les sujets généralistes et ceux plus perso, le décalage et la proximité. Proximité, proximité, le maître mot pour se créer une communauté. C’est en tout cas ce que répètent à l’envie les community managers de tous poils – profession qui pousse comme du chien dent aujourd’hui, puisque tout le monde cherche à capter l’attention – moi y compris puisque que maintenant j’ai un truc à vendre (!). Avant je m’en foutais royalement de savoir si mon compte marchait ou pas, maintenant c’est le seul levier que j’ai pour accroître le nombre de mes abonnées (Aux cahiers de style, j’entends). Donc, si je suis les conseils de « spécialistes », pour créer une « communauté » (vous savez comme je déteste ce mot) qui va me suivre dans toutes mes tribulations, il faut créer de l’empathie, de la curiosité, il faut que je me livre avec honnêteté et le plus naturellement possible. C’est ce que préconise Géraldine Dormoy (si vous la suivez). Sauf que jamais de la vie je vais vous raconter par le menu, ma life, mon emploi du temps heure par heure, ce que je mange aliment par aliment, ce que je bois (non je vous assure vous ne voudriez pas savoir ah ah), ce que j’achète article par article (non je vous assure vous ne voudriez pas savoir – ah non pardon ça c’est Relou qui ne veut pas savoir), si j’ai des cahiers verts, bleus ou jaunes, une nappe à fleurs ou à carreaux… Celles qui savent, savent, mais sérieux, ça intéresse qui ce genre de récit ???? Là, ce n’est plus de la proximité, c’est du baby-sitting à ce stade.
J’ai beau vous raconter tout un tas de trucs ici ou sur Insta, je ne peux imaginer que vous livrer mon intimité soit d’un intérêt quelconque et surtout je ne le souhaite pas. C’est comme celles qui font des questions réponses « alors j’ai 5 minutes, posez moi vos questions » – Mais tu t’es pris pour Catherine Deneuve ou bien ? Sans parler de l’indiscrétion des questions, c’est dingue ! « Combien tu gagnes ? » non mais.
Non non non je ne veux pas ça moi. Je préfère vous parler comme je parlerais à une collègue de bureau, plutôt qu’à un psy. Je préfère ne pas me sentir complètement à l’aise avec ça, trouver bizarre de faire une vidéo où je mets une veste (non je ne la commencerai jamais en sous-vêtements), je préfère me cacher derrière un humour à 2 balles et garder une certaine dignité.
Malheureusement j’ai besoin de cette visibilité pour faire avancer mon schmilblick qui me demande un travail de dingue mais pour autant je ne suis pas prête à me vendre corps et âme pour ça.
8 réflexions au sujet de “Nager en eaux troubles”
Finalement la team 1er degré à donf et la team cynique et/ou business on a nos winners sur les RS. Il faut prendre ça au sérieux pour que ça marche, ça demande une grosse implication, d’être toujours sur la brèche, au taquet pour reposter, réagir etc etc.. et je crois que tu as autre chose à foutre tout simplement (comme la majorité d’entre nous). Voilà pour mon analyse de qualitay, ne me remercie pas 😆
PS: le coup des boîtes à questions est vraiment exceptionnel 🤣🤣🤣
C’est la frontière entre l’usage pro et l’usage perso des RS. Pour Dounia ou moi dont l’activité pro est hors réseaux sociaux, on s’en moque effectivement mais pour les personnes pour qui c’est le seul relais pour valoriser leur travail et bien il faut malgré tout s’y plier à minima. C’est comme le boulot il y a des choses qu’on aime, qu’on adore et des choses que l’on déteste mais c’est un package et on doit prendre le tout dans le dit package. Je mesure néanmoins la quel point ce ne doit pas être simple …
ah ah voilà ! je n’arrive déjà plus à prendre le temps de faire des photos correctes ….
Oui enfin au boulot il n’y a pas de mélange des genres alors que là c’est un peu la règle de base et franchement je tiens à garder un minimum d’intimité comme notre super menu rituel ah ah
Alors les comptes pro purs OK ça fait partie du job mais il y a toutes celles dont le boulot nécessite ce que j’appelle le “marketing de soi” et c’est là que le bât blesse. Les jeunes creatrices de mode ou de contenu par exemple. Quand tu suis des marques comme Mister K, Heimstone, Six Soeurs tu vois qu’elles apparaissent beaucoup sur les RS mais elles dosent différemment. Il y a celles qui postent du privé comme Alix Petit (enfants, restos etc) et dont le compte perso est intimement lié au pro et celles qui se contentent de faire un peu les mannequins pour leurs fringues comme Madeleine Ably et qui ont juste un insta pro. Je ne sais pas dans quelle mesure s’exposer est inévitable.. je pense que ça dépend aussi beaucoup de la “communauté” qu’on se constitue et de ses attentes. Les gens qui veulent de la story continue iront chez ceux qui en proposent, ceux qui n’y trouvent pas d’intérêt opteront pour des comptes avec un rv hebdomadaires bien ficelé. En attendant il faut sans doute se farcir un peu d’auto promo pour faire décoller le truc 😬
Je comprends ce que tu veux dire( enfin je pense ) j’ai été bien surprise de voir la dernière story d’Alexandra Golovanoff qui débute en sous-vêtements ? Quel est l’intérêt de ces premiers plans vidéos pour elle ?
Pour moi pas besoin d’en voir trop et tout le temps ; pas le temps de toute façon mais de la qualité et de l’humour à deux balles oui donc écoute ton ressenti
Ouais je suis bien d’accord qu’il est nécessaire d’alimenter les réseaux pour garder sa communauté active, mais j’en suis clairement pas là et je déteste ce terme. Et puis ce que j’ai “à vendre” est immatériel, je dois donc dévoiler sans défleurer ah ah bref je n’ai pas encore trouver le bon dosage. bisous
C’est pour montrer qu’elle est Golée (et pas gaulée), à priori ça fait baver les filles et vendre (ouais le monde est bizarre). ah ah merci Anne-So pour ta clémence !