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Les sollicitations

Elles ont toujours existé, d’autant plus pour les femmes et surtout pour les mères. La charge mentale incombant au bien-être de la famille c’est un peu pour leur pomme non ? Non pas que les mecs s’en battent les reins mais c’est rarement eux qui s’occupent des fournitures d’école, des menus, des rendez-vous médecins, de l’orga en général, du planning en particulier. Je ne vais pas vous faire un dessin, vous voyez toutes de quoi je veux parler. Sans compter les injonctions à être bonne ménagère, bonne cuisinière, bonne tout court, ce qui nécessite quelques heures de sport en sus de ce programme chargé. Le B.A BA de la femme moderne quoi, qui jongle comme elle peut entre vie pro et perso, entre ce qu’on attend d’elle et la pression qu’elle se fout toute seule.

Ce n’est pas nouveau mais ce qui l’est en revanche ce sont toutes les nouvelles sollicitations inhérentes aux nouvelles technologies (plus si nouvelles mais enfin n’oubliez pas que je suis née en 69 donc voilà), aux réseaux sociaux, aux chaînes payantes.

La charge mentale s’est immiscée jusque dans notre temps dit « de loisir » dans lequel on nous colle déjà le sport alors que « merde le sport ce n’est pas un loisir c’est pour rester potable point » ah ah – Le loisir c’est de traîner avec ses copines, de se faire une expo, de faire le choix d’un bon livre, d’un bon film, d’un bon rien du tout. Et c’est déjà tout un programme. Maintenant le programme c’est de zoner telles des cellules zombies – celles en cause de la dégénérescence de nos artères – devant, au choix (oui nous avons encore au moins ça pour nous, le choix… Entre la peste et le choléra) Netflix et tiens ce doc qui parait-il fait scandale sur Harry et Megan. Soit le niveau 0 du néant, chiant et sans scoop – je me moque mais j’ai maté ou toute autre série que vous oublierez à peine le générique de fin terminé. Ou mieux, le choix de zapper durant 20 minutes dans l’espoir de tomber sur la pépite qui vous volera quelque 120 heures de votre vie (12 épisodes par saison, 10 saisons) mais que vous ne trouvez pas parce qu’à ce moment précis de votre vie justement, vous ne savez même plus comment vous vous appelez, ce que vous aimez ou pas, l’algorithme n’a pas l’air de le savoir plus que vous d’ailleurs. Le choix est si vaste que c’est un peu comme si vous erriez dans les rayons d’un grand magasin sans argent et sans savoir ce que vous foutez là. Et dire qu’on aurait pu mettre à profit ce temps pour faire des abdos (je déconne).

Mais le climax de la sollicitation c’est bien entendu INSTAGRAM. C’est une lapalissade mais c’est de pire en pire depuis que poster de simples photos est devenu has been. Du coup tout le monde se fout à la vidéo – live d’ 1H, salve de stories vidéos, liens vers des podcasts. L’appli était déjà chronophage, là tu peux poser tes RTT rien que pour ça « tu fais quoi pour les vacances ? » « oh je vais sur Instagram et toi ? » « pareil ». Un temps perdu qu’on ne rattrapera pas à regarder des trucs qui ne nous apportent rien. Insta c’est l’appli doudou, tu n’en as pas vraiment besoin mais tu l’ouvres quand même par attachement… Et les minutes s’égrènent… Je crois surtout que ça active le côté voyeuriste qui sommeille en nous, non ? Ça ne nous intéresse pas vraiment, mais on mate quand même (en accéléré) dès fois qu’on raterait un truc. C’est fascinant d’être telle une petite souris regardant par le trou de la serrure. Fascinant le degré d’intimité dévoilée – la meuf dans la douche en train de se frictionner, la meuf en train de ranger ses placards, la meuf en train d’aller chez le traiteur, la meuf qui fait du yoga, la meuf en train de filmer ses potes bourrés qui n’ont rien demandé, la meuf en train de mettre ses sous-vêtements, la meuf en train de se faire picouse, la meuf qui sort son chien, la meuf qui nous prend pour son psy… Certes, tout ça est scénarisé et malgré tout contrôlé mais quelles sont les limites de l’intime ? Si ce n’est plus la maison, l’hygiène, les proches, les nœuds dans la tête, le corps… Que reste t-il ? C’est un sujet qui m’interroge du fait de ces billets. Mais ce n’est pas le sujet de celui-ci.

Le sujet c’est qu’on se laisse happer par des conneries et qu’après on râle de ne pas avoir le temps pour des choses qui nous tiennent à cœur. Que comme dans le sketch des Inconnus « qu’est-ce qu’un bon chasseur ? », il y a les bonnes et les mauvaises sollicitations. La bonne c’est qu’on te prend du temps que tu n’avais pas prévu de perdre à cet endroit, la mauvaise… Bah pareil !

Vous gérez bien votre temps, vous ?

12 réflexions au sujet de “Les sollicitations”

  1. A un moment de ma vie où je mangeais mes dents et qu’en même temps la mi sexaille me piquait, j’ai vu apparaître des meufs de tous les âges dont le museau était recouvert de taches de toutes les couleurs telles des siouxses sur le sentier de la guerre… Mais quelle guerre??? Les jolies taches de couleurs me plaisaient bien mais en revanche, une fois le tout blendé et qui blindait bien le teint #maisjevousjuremadamequejemesuismaquillééàlatruelle🤪 je me suis dit qu’il fallait Y arrêter 🤣

  2. Ma quête perpétuelle et permanente c’est : l’équilibre vie pro vie perso ou plutôt comment arrêter de passer 11 à 12h par jour au bureau … et le pire !! De finir par penser qu’Un soir ou j’arrête de bosser à 18:00 non je ne vole pas mon entreprise… va falloir rééquilibrer ça obligé ! Mais piur le moment c’est plutôt constat d’échec

  3. je suis d’accord avec toi . Je passe trop de temps à regarder des conneries sur Instagram au lieu de lire un bon bouquin ou de passer du temps à jouer aux jeux de société ! au final peu de comptes sont vraiment intéressants et ça me pousse à consommer en plus.

  4. Je limite je me désabonne des meufs en quête de psy 😅 et j’y perds moins de temps et comme je ne suis sur aucun autre réseau je parviens à lire tous les soirs et j’y tiens beacoup

  5. Ah ah ouais mais même si on a du temps, on aimerait le dépenser intelligemment plutôt qu’à mater des conneries enfin je dis ça mais moi aussi j’écris des conneries ah ah

  6. Oui je sais, tu es indécrottable. C’est ton côté bon élève ! Après à toi de voir si ça en vaut la peine, si tu y prends plaisir… En attendant on aimerait te voir plus souvent aux soirées du jedi 🙂

  7. Ouais c’est sur ! Avant de me mettre à mes cahiers de style (qui m’obligent à glaner des photos) j’y allais moins et parfois pas du tout, c’était cool. Mais là que j’y passe plus de temps, je sens la misanthropie poindre ah ah

  8. Oh ça c’est cool. Je n’arrive pas à lire au quotidien. J’aime lire des gros morceaux d’un coup et le soir je m’endors si je lis. J’étais arrivée à une consommation tout à fait raisonnée d’insta mais depuis que je fais ces cahiers de style, c’est un peu le passage obligé et c’est trop 🙂

  9. Sur insta , j’y passe beaucoup de temps , trop certainement . Beaucoup d’abonnements = de nombreuses notifications… + l’algorithme doit sentir mon envie de cuisiner (je reçois plein de recettes en ce moment) . Et comme Émilie – trop de temps aussi au boulot (pour moi, bien au delà de mon horaire normal) . J’essaie de décrocher… . C’est plus vinted qui me sollicite en ce moment …

  10. Tant que ça reste du plaisir tout va bien. Idem pour le taf qui est aussi source de gratification.

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