Au quotidien je constate à quel point beaucoup de personnes, et souvent encore plus les nanas, ont un besoin viscéral d’être validées dans tout ce qu’elles font, le travail, l’éducation des enfants, les fringues, le mode de vie, la déco, les opinions… Étonnamment, c’est une notion qui m’échappe. Je ne me la pète pas en disant ça, mais j’ai toujours été sûre de ce que j’aimais ou de ce que je n’aimais pas, de ce que je faisais ou pas, de ce que je disais et pensais ou pas, je n’ai pas besoin qu’on me brosse dans le sens du poil. Comme tout le monde, cela ne me vient pas par l’opération du Saint-Esprit, je me nourris de plein de choses différentes pour en faire ma personnalité. Je digère sans jamais cherche à imiter, je fais ma petite tambouille, selon ma sensibilité, mon éducation, mon libre arbitre, mon budget et tout un tas d’autres facteurs sur lesquels nous n’avons pas forcément la main (surtout en ce qui concerne l’éducation des enfants, n’est-ce pas ? ah ah). Bon les miens sont éduqués, je suis tranquille à ce niveau-là. J’accepte le débat, les avis contradictoires, je me confronte, j’use de mauvaise foi (surtout avec Relou – le secret des couples qui durent). Je peux changer d’avis parce que les arguments sont bons, mais pour autant je ne me laisser pas influencer.
Je ne sais pas d’où vient cette forme d’assurance… Enfant je n’étais pas une warrior, plutôt l’inverse. Je crois que cela tient à l’orgueil (nom masculin : Sentiment exagéré de sa propre valeur, estime excessive de soi-même qui porte à se mettre au dessus des autres – Synonymes : Arrogance) – Waou punaise dit comme ça, c’est carrément gerbant. Mais alors du coup, c’est inné ce machin ou on l’attrape comme une maladie ?
Bizarre, puisque comme je le disais, j’étais une enfant plutôt solitaire (mon frère a 10 ans de moins que moi), toujours malade et qu’on n’a pas foutue sur un piédestal non plus. Je n’ai pas été la bonne élève, encensée, la camarade que tout le monde s’arrachait. C’est venu au collège ça, surtout le côté “bonne camarade” ; pour la bonne élève, faudra repasser… Dans une autre vie (je n’étais pas nulle non plus mais je faisais le minimum). J’avais 2 atouts, enfin 3 : faire marrer, l’art de la punchline et être bien sapée (j’étais mignonnette aussi). Voilà comment je me suis construite. Ces 3 ingrédients étaient une parfaite armure (et ils le restent).
Pour autant, une armure qui ne va pas beaucoup sur le champ de bataille. Quand ça devient trop dur, je me planque dedans, c’est pratique, et je laisse béton – sauf pour les enfants, je suis une maman lionne, pour le reste je m’en fous, les chiens hurlent et la caravane passe. Alors bon, c’est facile d’être orgueilleuse dans un tel contexte !
Sur Insta, cette quête de validation est pathétique. « Vous aimez ou pas ? ». Vous savez ce que j’en pense. Selon moi, cela tient plus de la fausse proximité, attrape like, qu’une demande d’avis réel mais bon… N’empêche qu’avec les nouveaux algorithmes il y a un paquet de nanas qui se retrouvent orphelines de ces likes. Perso, je m’en fous d’Insta, je prends ça comme ça vient et j’aimerais couper lorsque ça me chante. Je ne suis pas en nervous breakdown parce que j’ai peu d’abonnés ou quoi, comme les filles qui chialent parce qu’elles sont moins « visibles ». C’est quoi la finalité de ce truc de toute façon, si tu n’en as pas fait ton job ? Les vacances sont terminées les filles, va falloir travailler pour de vrai. Oui bon, faire quelques photos par semaine, ce n’est pas pousser des wagonnets dans la mine, on est d’accord. (Voyez là, la mauvaise qui s’exprime. Gnagnagna suis une vilaine fille).
J’ai souvent bossé seule (ou pas bossé aussi d’ailleurs ah ah) alors je n’ai de compte à rendre qu’à moi-même. Sauf qu’aujourd’hui je me retrouve dans une position ou je « vends » quelque chose, j’ai donc bien besoin de la validation d’autrui à minima. Sauf que je ne veux pas rentrer dans la danse et d’ailleurs le voudrais-je qu’il se peut que ça ne change rien. Je connais les tips, tous les attrapes-nigaud-e-s pour se faire mousser, mais je ne joue pas le jeu, comme toujours.
Je me suis souvent posé cette question à propos d’échecs pro dans ma vie « est-ce que tu n’es pas allée au bout par peur de rater ou de réussir ? ». Le syndrome de la velléitaire.
En fait, je ne sais pas vraiment si je suis orgueilleuse, c’est juste que je connais ma valeur, je sais que je ne suis pas nulle, que j’ai quelques talents, je ne suis pas la meilleure mais ce qui est certain c’est que je ne suis pas la pire, je ne m’auto-flagelle pas, je connais mes limites, je ne vais pas là où ça fait mal, je ne suis pas très ambitieuse. Je crois que je suis bouddhiste en fait ! ah ah. J’ai souvent l’impression d’être au cinéma et de regarder les gens s’agiter pour des trucs qui n’ont finalement aucune espèce d’importance.
Et puis, dire que je ne demande aucune validation est sans doute faux, car je suis entourée de personnes bienveillantes qui me l’ont toujours donnée, sans que je la demande. Et la plus belle des validations est celle de mes enfants que j’aime par-dessus tout et qui me le rendent bien. Alors le reste…
4 réflexions au sujet de “La validation”
Je me reconnais tout à fait !!!!
Sauf que par moments je me laisse embarquer dans des trucs qui ne me conviennent pas vraiment… mais je finis toujours par m’en sortir !!!
Ah oui, on a tous des moments de faiblesse, l’essentiel est de se retrouver 🙂
Je ne sais pas si le mot validation s’applique mais pour les grandes décisions (changement de vie pro par exemple), j’aime bien sonder mon entourage pour recueillir les avis que je mets dans la balance de mon cheminement personnel. Ceci dit je fais ça aussi dans mon mode de management très collaboratif même si la décision finale je la prends en pleine responsabilité. Côté look c’est finalement un peu ça, je prends les avis mais dans ma tête je sais où je vais et ce qui va me convenir. D’ailleurs les achats faits contre ce que je sentais au fond de moi je les ai toujours rapportés dans les 48h (sauf ceux que je fais avec toi ma jolie 🤩)
Je n’évoquais évidemment pas l’aspect professionnel qui est un domaine plus collégial et qui nécessite le dialogue. Dans la sphère perso, j’ai l’impression que les gens n’osent pas aller vers leur aspiration profonde, ils ont peur du jugement et préfèrent suivre la meute.