Loin de moi l’idée de venir vous saper le moral… Mais avouez qu’il y a peu de motifs de se réjouir à l’heure actuelle – des guerres, des haines exacerbées, une tempête qui arrive, la planète en surchauffe – et quand il y en a (des motifs de réjouissance), et bah ça donne un peu mauvaise conscience, non ? Et même sans motif de réjouissance, la mauvaise conscience nous titille. C’est encore pire lorsque nous pointons notre insatisfaction tout en sachant que nous sommes « privilégiées ». Bref ça ne va pas mieux, je ne peux vous l’épargner, l’indécence serait de faire comme si tout allait bien. La mauvaise conscience c’est notre humanisme.
Malgré tout, la futilité est notre petit bâton de berger qui nous permet de mettre un pied devant de l’autre sans s’étaler à la première racine d’arbre venue. Elle donne tout autant mauvaise conscience, je l’avoue. Dont acte.
Donc on va parler mode – le prochain cahier arrive vendredi – et de la raison pour laquelle j’aime les tendances.
Les vêtements, il y en a trop, beaucoup trop. La production est pléthorique, la plupart d’entre eux ne servent à rien, comme j’aime à le dire – c’est quoi un vêtement ou une marque qui ne sert à rien ? C’est un vêtement sans identité, sans saveur, sans qualité, qui n’a pour destinée que de venir grossir encore un peu plus la masse de vêtements qui finira au cimetière (généralement en Afrique ou sur une « île textile » – déplorable). L’industrie textile est dans le palmarès des industries les plus polluantes. Pourquoi ne pas créer une licence, des quotas ? Seuls les plus vertueux, ceux qui auraient le meilleur cahier des charges possible l’obtiendraient. Bon, OK, je suis utopiste, il n’est pas possible de légiférer au niveau mondial… Bah seuls ceux qui auraient cette licence seraient autorisés à vendre sur les territoires qui l’exigeraient. Bon OK ça c’est anticapitaliste, un système qui ne fonctionne pas mais qui paraît être le moins pire de tous ceux existants – faut que j’en invente un autre. Au train où je suis partie, je vais bien sortir un truc de mon chapeau ah ah –
Mon bâton de berger m’a égarée… Pourquoi j’aime les tendances et pas les fringues en général – Les fringues en général, c’est une histoire sans fin, alors que les tendances marquent la temporalité, elles permettent de se réinventer, mais ça j’en ai parlé 1000 fois, surtout elles fixent un cadre. Et des cadres, on en a tous besoin, sinon le monde part en cacahuète – ah merde le monde est déjà est partie en cacahuète (OK j’arrête ) – Dans cet océan de possibles, il est donc nécessaire de s’en fixer. Je ne dis pas qu’il faille se ruer sur toutes les tendances, loin de là. J’aime à me fixer un cadre dans mon cadre. Mon cadre c’est ma personnalité. Je sais que c’est parfois le travail d’une vie que de savoir quelle est sa personnalité, mais ça c’est un autre sujet. Si c’est pour faire du copier-coller, ça n’a aucun intérêt. Il faut faire des choix, renoncer (ça fait toujours du bien de renoncer, ça fait grandir), essayer malgré tout de sortir de sa zone de confort pour mieux faire évoluer son style (qui a envie d’être sapé pendant des décennies de la même façon ?). Si on pouvait faire une analogie, je dirais que celles qui restent droites dans leurs bottes seraient un peu réacs sur les bords. En plus sympa, elles ont peur de l’inconnu tout simplement.
Une fois que l’on a fait le tri, en fonction de ses goûts, son mode de vie, son budget, de ce qui nous manque pour faire rentrer le reste de son dressing dans l’air du temps et bien, on se sent rassasiée. On n’est plus dans la quête perpétuelle de nouveautés. On est en osmose avec ses fringues, on ne se pose plus trop de questions chaque matin. On kiffe. Jusqu’à la prochaine saison… Pour autant ça ne veut pas dire que ces pièces ne dureront pas dans le temps – les cycles de mode sont plus longs et plusieurs styles cohabitent en harmonie. Encore une fois, tout est une question de stylisme, de dosage. La panoplie complète des dernières tendances surtout lorsqu’elles sont très marquées, n’est pas souhaitable. Tout est dans la nuance comme toujours (mot en voie de disparition, dirait-on).
En tout cas, voilà pourquoi, perso, j’aime les tendances. Ce qui n’empêche pas ma mauvaise conscience.
À vendredi !
4 réflexions au sujet de “La mauvaise conscience”
Coucou virginie !! Ça fait tellement plaisir la petite NL qui arrive dans la boîte mail !!!
Et elle fait d’autant plus de bien dans ce contexte fort morose. Les jolis habits, jolis looks et jolies tendances permettent ce baume au cœur qui nous met un sourire au bout des lèvres quand même. Hâte de lire ton cahier de novembre qui va bien nous accompagner dans l’apprivoisement des tendances de cette fin d’automne tardif. De mon côté j’ai bien allégé et gagné en simplicité. Bisous ma jolie
Bonjour Virginie! Yess, vivement ton cahier de tendances modesques automnales.
Les news et la pluie persistante m’ont enlevé toute inspiration. A demain.
Coucou Nathalie, il est arrivé, j espère qu il te plaira😉 C est déprimant ce temps (si il n y avait que ça 😪) bon week-end quand même
Celle-ci n était pas facile, l ambiance est tellement glucose😪 😘