illustration virginie

Ce que pensent les autres

Je répète tout le temps qu’il ne faut pas faire cas de ce que les gens pensent de notre personne, on risquerait de finir complètement misanthrope. Il y a des choses qu’il est préférable de ne pas entendre. Nous sommes toutes et tous victimes de jugements hâtifs comme toutes et tous nous en formulons à l’encontre des autres. C’est bête et humain à la fois.

C’est le cas lorsque nous ne disposons que d’une vision superficielle de quelqu’un (du coup Insta est le terrain de jeu idéal du bitch watching). Le royaume du cliché, c’est le cas de le dire. Alors que derrière ces derrières exposés se cachent sûrement des oies blanches en mal d’amour (ouais enfin surtout d’amour propre hein). Voyez c’est si facile de bitcher. Et le bitchage est proportionnel au degré de succès évidemment. Sauf que ce n’est pas notre cas, nous ne sommes pas successfull et pourtant ça n’empêche pas les jugements et les malentendus. C’est ça qui est troublant. Que l’on nous prenne pour quelqu’un que nous ne sommes pas, que l’on nous prête des caractères trop éloignés des nôtres.

L’autre jour au marché, je parlais avec mon boucher de je ne sais quoi, j’ai dû lâcher le mot « passion » et son employée, qui est charmante au demeurant, me lance « toi ta passion c’est les hommes », j’éclate de rire « ah non je préfère les chiens » j’avoue maintenant que cette réplique peut paraître douteuse, suivie d’un « mais d’où ça vient ce truc ? Qu’est-ce qui te fait dire une chose pareille ? » – Elle, qui fait déjà 1m02 aurait pu totalement disparaître tant elle était gênée par son audace qu’elle n’avait pu contrôler. Mon boucher tout rougissant lui aussi a fini par être emporter par mon fou rire. Le « Ce n’est pas comme si je me pointais en décolleté tous les vendredis » a clôturé la conversation.

Alors certes, ça m’a fait marrer mais ça m’a rappelé d’autres malentendus dont je n’avais pas eu écho aussi directement mais que ma fille m’avait rapportés, lorsqu’elle faisait ses premiers pas sur des scènes parisiennes, dans des jams, elle était si jeune que je l’accompagnais partout. J’étais seule avec elle, je ne suis pas timide, j’ai le contact facile et l’intérêt des autres, je suis gaie et bavarde en société mais je ne minaude jamais, j’entretiens des rapports fraternels et non de séduction avec les gens y compris les femmes, je ne m’habille pas sexy, mais ça suffit apparemment pour passer pour une meuf qui cherche à pécho ou une meuf légère je n’en sais rien. Cela dit, personne ne m’a jamais manqué de respect, ni essayé de tenter quoi que ce soit. On est bien dans le sujet « ce que pensent les autres », ce qui est bien emmerdant puisque ce n’est que rarement verbalisé.

Idem lorsqu’on sort entre filles. Je me souviens d’une femme de notre âge, qui faisait la queue comme nous pour choper une bouteille dans une guinguette des bords de seine « alors vous avez fait votre repérage » « c’est-à-dire ? » « bah vous avez repéré des mecs » « what ? mais on s’en branle nous des mecs, on est là entre filles et on compte le rester ». Je déteste cette étiquette Cougar dont les quincailles lorsqu’elles sont en batterie font les frais ah ah mais apparemment ce n’est pas qu’une légende.  Agrrr on n’est pas dans Sex in the city. Cela dit on a passé quelques soirées d’anthologies à remettre à leur place des bandes de relous qui finissaient par s’excuser platement. Bon, ce n’est pas du tout le fait que des mecs tentent leur chance en se disant « sur un malentendu ça peut marcher » non ce n’est pas ça, ce que je trouve incroyable c’est juste que le simple fait d’être sociable envoie à priori le signal « open bar ».

Une femme doit être timide, avoir une voix douce, être effacée et à l’écoute, ne jamais jurer, boire ½ coupette et être pompette, enfin toutquestcequedit Foresti dans ses sketchs. Autrement c’est une salope.

Bon bah me voilà bien rhabillée pour l’hiver hein, j’imagine que dans quelques petites années, je passerai juste pour la vieille folle de service, cela dit mieux vaut faire envie que pitié.

Et je ne parle même pas des à priori que les gens ont sur les meufs qui aiment les fringues… Elles sont forcément décérébrées.

Bref continuons à s’en ballec pour ne pas risquer de se perdre en route. Non ?

6 réflexions au sujet de “Ce que pensent les autres”

  1. Bonjour Virginie Il est vrai que nous sommes parfois vite juges et/ ou jugées . Concernant ton assurance et ton caractère je pense que cela te confère une aura de séduction qui doit plaire ou … déplaire c’est selon . J’apprécie ce genre de caractère que je trouve remarquable et entraînant ce qui est déjà beau 🤩 Apres on ne peut pas empêcher certains de faire des raccourcis débiles peut être parce qu’ils sont décontenancés ?

  2. Vaut mieux être désagréable comme moi 😂 #barrièreàcons , les gens ont peur 😂

    Ce que je sais c’est que je suis fière d’avoir eu l’éducation que j’ai eu sur cet aspect de la société 🙌🏻♥️

  3. Les soirées épiques sur les bords de Seine ! Je m’en rappelle d’une totalement mémorable 😉😉 et oui on ne maîtrise pas toujours l’image que nous renvoyons car en face il y a le regard de l’autre qui transpose beaucoup sur autrui ses propres frustrations, images, attentes …soyons bien avec nous mêmes et à l’égard de notre entourage, soyons aimables agréables et même face aux mauvais coucheurs on a au moins la sensation d’être en phase avec soi

  4. Hello Anne-Sophie, On ne peut se mettre dans la tête des autres c’est sur, ce qui est déstabilisant c’est quand il y a un fossé entre ce que nous sommes et l’image que l’on renvoie. ça ne m’empêche pas de dormir, on va dire que c’est parce que je suis irrésistible ah ah je plaisante ! Mais merci pour ton message. bises

  5. Ah ah j’ai pensé évidemment à ça mais ça aurait été trop long comme récit. C’était tellement épique cette soirée. Je suis complètement d’accord avec toi, il ne faut pas en prendre ombrage et puis après tout il y a pire que de passer pour une décérébrée (à cause des fringues) ou une grande séductrice (à cause de mon aura irrésistible – ah ah). L’humour sauve de tout finalement !

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