C’est fou comme nous pouvons être contradictoires – je dis “nous” car je pense que ce qui va suivre est un sentiment que vous devez aussi partager (oui je suis mentaliste à mes heures perdues) – Nous sommes attirées par certaines choses ou certaines personnes pour certaines raisons et vient le moment où, pour ces mêmes raisons, elles nous irritent ou nous lassent. Allez, dites-moi que ça vous fait ça à vous aussi… Alors, sommes-nous des girouettes dénuées de colonne vertébrale ou bien changeons-nous d’humeur comme de chemise ? C’est quelque chose qui m’a souvent questionnée et je crois avoir trouvé ce qui coince. Et le terme « coince » est bien approprié dans ce cas précis. Ce sont des personnes qui s’enferment elles-mêmes dans des cases et rentrent dans un systématisme qu’elles pensent éternel. Ce charisme que l’on croyait inné n’était en fait que de grosses ficelles tirées jusqu’à ce qu’elles rompent (à nos yeux tout du moins). Le jeu est bluffant lorsqu’on ne voit pas l’effort qu’il y a derrière mais une fois la machinerie mise à nue, il ne reste plus que du trucage et la magie s’éteint.
Exemple, ce pote que tu trouvais si drôle il y a 10 ans, toujours la bonne vanne, la bonne répartie au bon moment, toujours là pour mettre l’ambiance, aujourd’hui il te soule. Il est si prévisible, tu connais d’avance sa prochaine punchline.
Je crois que c’est exactement ça qui gonfle, les schémas qui se répètent à l’infini, le fait qu’il n’y ait plus de surprise, quand les gens restent figés dans le même process. Alors j’imagine que tout cela est inconscient, que finalement moi aussi je dois bien être figée quelque part (le recul sur soi-même est difficile) (et mes mômes m’en font bien la remarque quelquefois). On n’a qu’une vie, un corps, un esprit, on n’est ce qu’on est, et c’est le propre de chaque être d’être défini par des comportements, des émotions, des traits de caractères, qui le dépassent et le débordent dans certain cas.
Alors est-ce que ces gimmicks (appelons ça comme ça) commencent à nous chauffer quand ils entrent trop en résonance avec nous ? Est-ce parce que nous avons une trop grande proximité avec la personne ?
C’est un phénomène qui arrive souvent avec les personnalités publiques qui s’expriment beaucoup. C’est aussi souvent le cas sur les réseaux sociaux, en amitié et évidemment dans les couples (j’ai même envie de dire surtout en couple, non ?). Il n’y a que les mômes qui y échappent, car même s’ils sont bien gonflants, ce sont nos enfants et c’est impossible de leur en vouloir, même 2 secondes, on les aime sans concession, c’est comme ça. C’est bien pour ça qu’il est interdit de les stigmatiser dans leur éducation. Les petites phrases qui disent « ah mais de toute façon toi tu es bordélique, tu ne ranges jamais ta chambre » « tu fais toujours comme ci ou comme ça » blabla blabla. Je me souviens que j’engueulais toujours mon mec lorsqu’il leur sortait un truc comme ça (il adore toujours faire ça mais avec moi maintenant), parce que c’est vraiment la meilleure façon de cristalliser des comportements. Le « t’es comme ta mère » lorsque je suis maniaque par exemple (coucou maman).
La vie n’est que mouvement et nous devons suivre ce mouvement. C’est d’ailleurs en essayant de retenir le mouvement, en voulant que les choses restent immuables que nous générons de la peur et du stress. Penser que les autres nous aiment parce que nous sommes drôles, rassurantes, douces, fofolles, actives, rêveuses… (cochez les cases correspondantes), nous oblige à rester figés dans ces comportements qui nous ont été assignés depuis l’enfance peut-être.
La meilleure façon de rester vivante c’est de ne jamais être là où l’on nous attend. Se forcer à faire des pas de côtés, à changer quelques petites choses dans nos habitudes, ne pas se laisser enfermer dans ces jugements. Nous sommes plus complexes que ça. Ceux qui nous aiment prendront le train !
Vous ne pensez pas ?