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Les étapes

N’ayez crainte, je ne vais pas vous parler du Tour de France, mais des différentes étapes de la life – en toute modestie.

La construction de soi, la compréhension de ce qui nous anime pour savoir vers quoi on veut aller professionnellement parlant, la recherche de l’amour. Ces 3 fondements peuvent prendre toute une vie et ne jamais trouver de réponse ou trouver des réponses qui seront valables un temps, puis plus du tout. Et pour certains, malheureusement, ce ne sont que des questions existentielles qu’ils n’auront jamais l’occasion de se poser parce c’est déjà un luxe que de se les poser.

Je me suis pas mal pris la tête plus jeune, surtout sur l’aspect pro, et je ne suis pas sûre que ça été une bonne chose. Comme dit Relou « quand tu travailles tu réfléchis pas », c’est un joke mais qui s’avère souvent très juste.

En ce qui concerne l’amour, je l’ai trouvé si tôt que j’étais encore dans l’inconscience ou l’insouciance de l’âge comme on dit ah ah. 35 ans plus tard on est encore là. Ensuite vient le long tunnel où ta préoccupation principale est centrée sur ta famille, ton nid douillet que tu aménages, déménages, réaménages, les vacances, etc. Je ne vous fais pas un dessin, vous connaissez ça par cœur, avec ou sans enfants, avec ou sans mec, avec ou sans job, les préoccupations sont les mêmes entre 25 et 40 ans environ, non ? On est dans le BTP – construction pro, familiale, immobilière – On se colle sur des rails et tout ce qu’on veut c’est ne pas dérailler.

Puis les enfants grandissent, ils demandent de l’air, on reste vigilant, mais faut lâcher prise, laisser l’espace nécessaire à leur émancipation. Y’a des zones de turbulences inévitables, et dites-vous que tant qu’elles sont dirigées contre vous, tout va bien. Jouez le rôle de punching-ball, c’est le rôle des parents.

A ce stade, on amorce la 3e étape de notre vie d’adulte. Il faut se réinventer et surtout réinventer notre couple. On a fait notre job de parents (si tant est qu’il soit un jour terminé), maintenant qu’est-ce qu’on fout ? Nous, à cette période, nous nous sommes beaucoup impliqués dans la carrière de notre fille qui démarrait dans la musique. Je dis que nous avions terminé notre job de parents, ce qui est totalement faux, car mes enfants ont presque 8 ans d’écart donc mon fils était encore petit. Mais il n’empêche que ça a été une véritable étape pour nous. On pouvait lâcher notre ego pour se concentrer sur un projet exaltant. C’était une période très riche en émotions. Ça a roulé pour elle et ça continue, 15 ans plus tard. J’ai ensuite travaillé à plein temps pour elle. Aujourd’hui moins, et même pas du tout à l’heure qu’il est, puisqu’elle est en phase d’écriture. Toujours est-il que nous n’avons pas eu le temps de flipper sur ce métier qui implique une certaine précarité. Dans le sens où rien n’est jamais totalement acquis (est-ce que quelque chose l’est de nos jours ?). Aujourd’hui, c’est mon fils qui porte un projet artistique assez énorme, qui me fait trembler. Parce que je connais tous les rouages de cette industrie, je n’ai plus la candeur d’il y a 15 ans, je sais que c’est compliqué. Surtout lorsqu’un projet demande un budget conséquent.

4ème étape et j’espère pas la dernière. Mes enfants sont plus que grands, ils ont quitté le nid. Mon mec est plus âgé que moi (8 ans, comme les gosses tiens), il est à la retraite depuis peu mais il continue de bosser de la maison, en indé. Lui dans son bureau, moi dans le salon. Certains jours j’ai l’impression d’être à l’Ehpad dis donc. Forcément il n’y a plus l’énergie des enfants (mon fils n’est parti de la maison qu’en début d’année), je n’ai pas encore pris le pli de cette nouvelle organisation – heureusement il y a ma Bibiou qui fout le bordel – il faut de nouveau tout réinventer, redéfinir un mode de vie à deux. Je dis à deux parce qu’il est facile de trouver des substituts à l’extérieur, avec les ami.e.s (ça je sais très bien faire) ou à l’intérieur (de soi) en faisant des activités qui nous plaisent mais en solo. Je sais pas, on va aller danser le cha-cha-cha peut-être ou un truc dans le genre ah ah.

En fait, ce n’est pas si éloigné du Tour de France ce billet, il s’agit bien d’une course de fond tout ça. Faut garder le rythme, ne pas se laisser dépasser, ajuster, en garder sous la pédale et ne pas bâcher dès que ça grimpe.

Vous en êtes à quelle étape de la course, vous ?

2 réflexions au sujet de “Les étapes”

  1. Ah que ce billet est juste ! Sur les étapes ! Comme toi toute jeune déjà vers 15/16 j’avais des objectifs assez définis de ce que je voulais de ma vie, des études longues pour avoir un boulot de mon choix (a l’époque la longueur des études était forcément tributaire du choix de carrière ce qui n’est pas forcément juste). Et surtout je voulais vivre une relation de couple exaltante. Pas de désir de fonder une famille mais en revanche une vie amoureuse ça c’était obligé 😂. Donc la 20aine étude, et démarrage dans la vie pro mais les grandes évolutions pro sont venues entre 30 et 45 avec aussi les achats immobiliers. Histoire de ne pas s’endormir et de progresser, changement de boulot a 50 ans. Et la j’ai commencé à me dire qu’il fallait préparer l’avenir et penser à ma vie post 65. D’où achat d’une résidence secondaire et projet d’investissement. Sur la vie à deux étant en couple et sans enfant pas de réinvention nécessaire car l’équilibre est déjà bien établi et solide. J’ai aujourd’hui le sentiment d’être dans une phase de douceur équilibrée en tout. En revanche nous entrons dans une phase qui ne va pas être simple où nous allons gérer le vieillissement de nos parents ..

  2. Oui il faut rester aware comme disait Jean-Claude ah ah Moi j’aime le changement dans la continuité et parfois je ne sais pas vraiment ce que je veux non plus !

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