illustration virginie

Le style pour toutes

Dans le dernier cahier de style j’abordais en préambule le fait que certaines femmes se sentent exclues de la mode, pour plein de raisons différentes. Parce que plus de leur âge, parce que pas de budget à y consacrer, parce qu’elles n’y comprennent plus rien, que les tendances changent trop vite, qu’elles n’ont pas le corps qui le permette et j’entends ces raisons et c’est exactement pour ça que je me suis lancée dans cette aventure.

Je vais encore me répéter mais ce flux continu d’images au lieu de nous inspirer peut avoir l’effet inverse, nous inhiber. Les photos sont léchées, les nanas pour la plupart sont jeunes et gaulées et entièrement griffées. Est-ce pour autant qu’on doit lâcher l’affaire ?

On a toutes une vision un peu floue de nous-mêmes. Déjà parce que nous nous regardons de façon morcelée. Les jambes, les bras, les yeux… Alors que les autres nous voient dans notre globalité et pas seulement physique. Nous sommes des êtres animés, avec un corps, une tête, un esprit. Et c’est ça qui forme notre véritable personnalité.

J’ai bossé dans la mode dans les années 90, celles des supers top models. Je les ai toutes vues. La plupart n’étaient pas plus impressionnantes que ça dans la vraie vie. Lorsqu’elles arrivaient le matin en jean et pas maquillées, tu ne tombais pas par terre non plus. Une fois couchées sur le papier glacé, c’était autre chose. Alors faut oublier ce mythe de la meuf parfaite. De toute façon on n’a pas le choix, n’est-ce pas ? Et puis le physique c’est subjectif.

Perso, je me déteste en photo et depuis toujours. Je me dis « mais qui est cette meuf ? ». À postériori, je ne me trouve pas si dégeu mais jamais sur le moment. Bon tu m’étonnes, maintenant chaque année c’est comme si tu te prenais un bus dans la gueule donc c’est sûr que de revoir des photos d’il y a, ne serait-ce que 2 ans, fait un choc. Par exemple, là je viens de faire une vidéo – ouais faut que je m’y mette si je veux donner de la visibilité à mon contenu. Attention je ne suis pas une influenceuse hein, je n’influence que moi-même et encore. Je reste dans ce que je sais faire, le stylisme. Bref, c’est vraiment une épreuve d’être confrontée à son image. De constater que ouais t’as bel et bien ton âge Josette. Faut être cinglée pour se mettre en scène comme ça sur les réseaux. Franchement j’ai honte de rien !

Tout ça pour vous dire que je ne connais pas beaucoup de nanas qui se trouvent au top physiquement et que c’est là que les fringues rentrent en jeu. Elles contribuent à l’estime de soi. Enfin moi j’ai toujours vécu ça comme ça depuis toute jeune. J’ai pris confiance en moi grâce à ça. C’est sûrement très con mais c’est comme ça. J’étais une gamine toute souffreteuse et c’est au collège que par la magie d’un bon style, je suis devenue « populaire ». J’ai donc plus investi là-dedans (et je ne parle pas que pécuniairement) que dans mon physique, ni dans mes études d’ailleurs. C’est un peu comme une cape de super-héros. Sapée comme jamais (et ça aussi c’est tout à fait subjectif), tu te sens invincible. C’est un acte militant que l’on se fait à soi-même finalement. Si on se sent bien dans ses fringues, on se sent prêt à s’ouvrir aux autres et peut importe la taille de son fute, l’ovale qui s’affaisse, la culotte qui gloglotte, les cheveux raplapla. On ne se voit plus façon puzzle mais comme un tableau harmonieux.

Alors je ne suggère évidemment pas de tout miser là-dessus mais d’y prêter une attention toute particulière, ça oui, car c’est SE porter une attention toute particulière et il n’y a pas de morphologie, d’âge ou question de budget là-dedans. Prendre soin de sa peau, se maquiller un peu, se coiffer, trouver un style dans lequel on se sente bien sans en faire des caisses, prendre plaisir à se préparer, c’est aborder la journée avec du baume au cœur.

Mais surtout ne faites pas de vidéo si vous ne voulez pas vous là flinguer hein ! ah ah

6 réflexions au sujet de “Le style pour toutes”

  1. Mais tout a fait une cape de super héros c’est toujours mieux qu’ une armure même si parfois cela tend aussi vers cela et s’apprécier ier dans sa globalité d’ailleurs quand j’essaie un vêtement je ne me regarde pas en détails mais vraiment en entier et va passe beaucoup mieux ;et moi aussi rarement fan de ma trombine en photo

  2. Oui moi aussi – quand je suis prise en photo, je n’aime pas du tout (aie aie aie) . Dur dur. Certaines personnes sont très photogéniques. En ce qui me concerne, les vêtements m’ont souvent aidé , notamment à continuer à être moi , à survivre, quand je vivais avec mon ex mari manipulateur relationnel (pendant 22 ans) . pour me sentir bien et aussi pour m’extérioriser . Un lien de communication. Une cape, une armure qui nous plait et nous fait nous sentir mieux . Pourtant il peut m’arriver de me sentir mal en portant certains vêtements… et du coup je ne peux plus les porter et je m’en sépare souvent … la mode doit rester pour ceux qui le souhaitent – un jeu . Quelque soit son âge, sa morphologie, son vécu, son budget, ses goûts, s’habiller doit rester un plaisir et non seulement une nécessité . Trouver ce qui enchante notre quotidien , se faire confiance, s’inspirer … à tous prix. Friperies, seconde main , neuf ou autre 🥰

  3. Et tu as bien raison…de te voir dans ta globalité hein et pas de ne pas aimer ta trombine ah ah que tu as fort jolie d’ailleurs

  4. De mon côté j’étais à l’ombre de ma jeune sœur qui était très belle. Je me souviens encore de ma mère qui un jour pensant me faire un compliment me dit « ta sœur est belle mais toi tu es super douée à l’école et intelligente ». J’avais 15 ans et je me suis dit à cet instant précis que si je n’avais pas un visage de dingue, il allait falloir réussir par d’autres biais : mes études, le sens de l’humour et pour le côté physique et bien il restait le style. Finalement ça m’a plutôt aidé dans la vie une fois passé le stade de l’adolescence et m’a plutôt permis de réussir et d’être bien dans mes baskets. Et puis le style, le charme tout ça dure dans le temps. La beauté pure forcément reste éphémère. Même si les ans qui marquent bon c’est pas toujours sympa certains matins au réveil 🤣

  5. Ah oui ? Tout ça pour finir en Queshua … ah ah. C’est hardos de dire ça à sa fille surtout que je ne sais pas comment vous étiez enfant mais du coup now, y’a pas photo.

Laisser un commentaire

Recevoir mes articles dans votre boîte email

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.