La nouvelle obsession

Ce qui est bien avec les réseaux sociaux c’est que les tendances se diffusent encore plus vite qu’une pandémie. Tu la sens mon ironie qui pointe ? Je ne parle pas seulement de tendance au niveau des sapes, parce que ça c’est sans danger  – enfin ça peut devenir tragique si vous voulez adopter la dernière en date aka la robe totale transparente avec string apparent – Non je parle surtout des tendances life style. Des nouveaux maîtres gourous « naissent » chaque jour aux 4 coins de la planète sans être passés par toutes les étapes des préceptes de la secte « je t’enfume », sans être adoubés par qui que soit, par le seul pouvoir magique de la volonté divine du « je vais t’apprendre à vivre toi pauvre cloporte ». Bon en vrai, la seule volonté qu’il y a derrière, ce n’est pas la bonté d’âme mais celle de devenir assez bankable pour te refourguer tout un tas de produits miraculeusement miraculeux. Et plus le discours s’affine, plus les brebis égarées grossissent le troupeau.

Alors évidemment, les échanges de conseils dans toutes ses micros communautés que Insta permet de créer sont plutôt chouettes, je ne vais pas dire le contraire. Tout n’est jamais ni tout noir ni tout blanc. Tout n’est pas critiquable. Pourtant au jeu du qui se ressemble s’assemble, ce n’est pas toujours gagnant-gagnant.

Déjà parce qu’il y a cette hiérarchie montée de toute pièce afin qu’il y ait des influenceurs et des influencés. Ce qui à mon sens pose problème – Comme si il n’y avait pas assez de hiérarchies comme ça dans la vraie vie. Comme si les premiers détenaient la vérité absolue et les autres avaient besoin d’être guidés, gourouïsés, éduqués. Plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui comme disait Guitry.

Et évidemment les experts Insta c’est un peu comme les Experts Miami euh je veux dire les Chti’s à Miami. Vous voyez le genre. Des experts de l’embrouille le plus souvent.

De la pseudo journaliste qui écrit comme ses pieds, au coach sportif depuis 5mn, de la diététicienne du dimanche, à l’astrologue de pacotille. Il y a à boire et à manger à tous les étages et surtout à gerber.

On nous a pris la tête pendant des décennies avec, le corps de la mode (celui qui passe derrière les affiches sans les décollés), l’image de la mère parfaite, la working-girl accomplie, la cuisinière créative, aujourd’hui place à la tyrannie du bien-être. Bah oui parce qu’on n’a pas coché toutes les cases, forcément on est en nervous breakdown.

Et avec elle tout un arsenal censé t’y amener. Parce que bien sûr t’as trop la tête dans le guhttps://vmode9.com/wp-content/uploads/2022/12/Handmade-Kid-Shop-Search-archive.jpg (Insta maintenant) pour entamer une introspection naturellement. Qui va de la littérature de développement personnel (littérature ?), aux thèmes astraux, de la retraite silencieuse, à la méditation guidée.

Du bien être intérieur il n’y a qu’un pas vers le bien être extérieur. Bah oui y ‘a plus de trucs à refourguer pour être une bonnasse à la cuisse ferme et chevelure de lionne (surtout y’a plus de taf à la quincaille venue), que si tu es devenue une illuminée de la crèche qui n’en n’a plus rien à foutre de la société de conso tant tu as atteint le nirvana spirituel. Du coup yala, la cure détox à 300€ pour 3 jours, la machine futuriste antirides, le palper rouler dans la farine, le sérum repulpant mais pas ton portefeuille. Tout ça ne serait pas bien grave si ça ne touchait pas à la santé.

Je tombe sur des quinquas qui prônent des jeûnes d’une semaine (note bien l’accent circonflexe ah ah), des régimes chelous, des cures détox chaque semaine, des compléments alimentaires de toutes sortes, des pratiques sportives inadaptées. Et je vois bien qu’il y a une vraie frénésie autour de ça, une grande attente. Je ne dis pas que toutes les nanas qui promeuvent ça sont malveillantes, elles se sont juste engouffrées dans un créneau sans en appréhender la dangerosité je pense mais perso je trouve ça tout à fait flippant.

Ce graal du bien-être est juste devenue une injonction de plus et pas des moindre. Au « bien être près de chez vous », je préfère « le bon sens près de chez vous ».