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Histoire de shopping

C’est en discutant avec une copine qui est vendeuse que m’est venu le sujet de ce billet. Elle me disait qu’au moment des soldes, les clientes perdaient tout sens commun. Il s’agit souvent d’une clientèle différente – mais ça, ce n’est pas un problème en soi. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas les moyens ou pas l’envie d’acheter plein pot des fringues que l’on est une grosse cassos mal élevée. Perso, j’ai de plus en plus de mal à le faire. Pour plusieurs raisons. La première c’est que les prix ne sont plus que des prix de positionnement qui ne reflètent en rien la réelle valeur des objets. J’ai vraiment l’impression qu’on prend le consommateur pour un con. Ces dernières années, c’est à qui mieux mieux concernant les prix, toutes les marques s’alignant les unes sur les autres pour une course à l’échalote sans fin. La deuxième, c’est que je suis moins au taquet « si je n’ai pas ça, si je l’ai raté, j’aurai autre chose ». Troisièmement, j’ai moins de thune. Ah ah « ce serait pas plus ça Martinie, la raison ? ». Fermons la parenthèse sur mon cas. Les clientes donc, sont apparemment légèrement hystéros au moment des soldes et se comportent très mal en étant souvent très impolies. Essayage de what milliard de fringues (et je ne parle pas de fastfashion là hein, mais de fringues plus haut de gamme), laissées en boules dans la cabine d’essayage sans prendre la peine d’aller les remettre là où on les a prises ou tout au moins les remettre sur cintres, bloquant au passage pendant 3h les autres nanas qui attendent leur tour. Les vendeuses détestent cette période et je les comprends. Les meufs au téléphone, ne s’adressant au personnel que par geste, limite agressives. Celles qui repassent 30 fois dans la même semaine et qui râlent parce qu’il n’y a plus leur taille…

Bon, s’il n’y avait que durant les soldes que les gens étaient désagréables, ça pourrait passer. Je suis régulièrement choquée de l’effet du shopping sur la gent féminine. Je vais prendre l’exemple d’un grand magasin parce que c’est là qu’on y croise le plus de monde, et du Bon marché parce que c’est dans celui-ci que je vais. Venir s’offrir un truc devrait être une partie de plaisir et pas un sacerdoce. Sinon reste chez toi, ça te fera des économies. J’admets qu’il puisse y avoir une légère tension due à l’excitation ou la frustration (si on ne peut pas acheter ou si l’objet convoité n’est pas dispo) mais de là à tirer une tronche de six pieds de long ! Celles qui confondent magasin et coworking ou cabinet de psy (j’ai vu de la lumière je suis rentrée, je m’installe sur n’importe quel stand où il y a un canap moelleux) – le nombre de fois où j’ai assisté à des conversations très privées qui pour le coup ne l’étaient plus du tout. Une fois même, sur le cas Lindon de la part de Kimberlain dans la cabine à côté de la mienne. Celles qui confondent grand magasin et catwalk mais aussi celles qui rasent les murs. Celles qui veulent absolument du XS alors que non meuf. Ces comportements très bizarres sont marrants à observer, alors même que ces femmes sont sans doute tout à fait équilibrées par ailleurs (bon j’en sais rien, je trouve toujours les gens assez bizarres en fait; moi aussi je pense que je suis zarbi – d’ailleurs qui parle verlan encore en 2023 ?).

Pour finir, je vous dévoile, comment moi je fais du shopping. Bon déjà, après avoir passé des années à le faire en solo (j’étais bien plus névrosée de la sape à l’époque), je ne le fais quasiment plus qu’accompagnée par une ou deux copines ou ma fille (jamais avec Relou, z’êtes folles ou quoi !). Que celles qui pensent que leurs copines sont mauvaises conseillères ou jalouses, changez de copines, ce n’en sont pas. On se tape des fous rire pas possible, on tchatche avec les vendeuses pendant des plombes, qu’on en oublierait presque de faire du shopping en fait. Résultat, on marque les esprits ça c’est sûr. On nous kiffe où on nous prend pour des zinzins de l’espace. La dernière fois, la vendeuse de chez Dreyfuss nous a ressorti la date précise de la dernière fois où on était venu (sans avoir regardé son ordi au préalable). Clairement, si vous voulez obtenir les faveurs des vendeurs (pour qu’ils vous fassent passer en premier sur une liste d’attente ou qu’ils vous réservent un truc) faites les rire, d’autant plus dans le luxe, ils n’ont pas l’habitude les pauvres. Je dis ça mais il n’y a rien de calculé dans cette démarche. Et ne craignez pas de pousser la porte de boutiques chics, même si vous n’y achetez rien, le personnel y est beaucoup plus aimable que dans d’autres commerces plus cheap. Cela dit, je ne vous pousse pas non plus à visiter les boutiques comme on visite des musées, un peu de shopping c’est bien, trop c’est écœurant. D’ailleurs, si y a bien un truc qui me débecte, ce sont les photos devant les devantures de luxe en exhibant fièrement son sac shopping – c’est pour moi le summum de la vulgarité. Frivole OK, mais en toute discrétion.

Je ne suis pas à une contradiction près, je vous ai dit que j’étais bizarre.

6 réflexions au sujet de “Histoire de shopping”

  1. Parfait résumé de la situation !!! Un peu de respect de la part des acheteuses serait la base ! Et halte aux prix de oufs pour des jolies tenues, certes parfois un peu plus originales, mais souvent avec des finitions ( doublures apparentes quand tu marches et autres délices ) pas top…
    Et je te rejoins dans les belles boutiques et bien les vendeuses vendeurs ( je pense à celui adorable et patient de chez Dreyfus) sont très sympa ! Sur ce ce, en route pour les dernières soldes ✨💖

  2. Bon je n’ai même pas fait les soldes cette année (pas le temps avec les travaux à la maison )et pas vraiment envie surtout je pense .Comme toi les prix me tournent la tête et je n’ai pas envie de courir après la (pseudo) bonne affaire qd le prix au départ est déplacé 😬en fait les travaux me plombent aussi 🤣

  3. Incroyable 😄 mais tes travaux dureront des années contrairement aux fringues alors no regret👍

  4. De mon côté , Quelques soldes néanmoins, j’ai profité de bons réducs supplémentaires au printemps-, magasin où l’on commence à me reconnaître 🤣car j’y vais souvent. Comme toi, je suis désappointée quand tout est en boule, il y a un minimum de respect je trouve. et je remets sur cintres. Dans les commerces, je n’ee as iPad envie d’acheter quand il n’y a pas un minimum d’accueil et de sourires. Les prix effectivement sont fous, c’est l’escalade je trouve, et la qualité en effet pas forcément en corrélation.. j’hésite aussi à payer le prix fort, avec le temps qu’il fait, je n’ai pas porté tout de suite mes achats du printemos-été Et ils ont été ensuite vite remisés . Je pense que c’est pour cela aussi que la seconde main a le vent en poupe. On peut dénicher par exemple des bijoux turquoises beaucoup plus accessibles que sur un eshop actuel ..

  5. Oui nos habitudes de conso sont en train de changer et ça va être salvateur pour tous 👍

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