Il était une fois une jeune fille qui devint femme par le simple fait d’avoir enfilé une pantoufle de vair… L’allégorie d’une bague de fiançailles dans Cendrillon mais surtout allégorie de l’émancipation pour toutes les petites filles que nous étions. Non pour le fait d’avoir trouvé son Prince, pffff on s’en tapait bien. Échapper aux tâches ménagères de la marâtre pour s’en retaper d’autres avec l’autre blanc bec, non merci. Seule la pantoufle de verre nous faisait fantasmer. Oui, parce qu’à l’époque on n’avait pas pigé que cette pantoufle était en fourrure de petit-gris, on la pensait en verre – d’ailleurs dans le Disney elle était étincelante et transparente comme du verre et non pas en fourrure de bêbête, beurk – et ça c’était le summum de la classe. Comment imaginer mettre son pied dans une chose si délicate ? Cette pantoufle incarnait, à elle seule, notre désir de devenir une femme (oublions le mariage avec le Prince et tout le bordel).
Adolescente, ce sont par les chaussures que je suis rentrée dans ce que j’imaginais être l’âge adulte. Il y a d’abord eu ce concert de France Gall au Palais des Sports en 1982, où elle portait des boots Arche en cuir souple avec une semelle de crêpe. J’en rêvais… J’ai soûlé mes parents pour en avoir et je les ai eues, j’avais passé un cap. Je n’étais plus une enfant puisque j’étais sapée comme France Gall pour de vrai. Je me souviens avoir acquis dans cette même boutique (pas Arche mais une boutique multimarques), des ballerines bicolores crème à découpe moutarde sur le bout (je m’en souviens comme si c’était hier et j’adorerais les porter encore aujourd’hui) et d’autres turquoises merveilleuses, des chaussures italiennes. Je savais déjà repérer la came. Je me souviens de mes premiers talons (épais et en bois), des bottes en daim noir qui plissaient sur le mollet, j’étais en 3e. Je me souviens encore d’avoir éclaté ma première paie dans une paire de Kélian, qui n’était que le début de la fin.
J’ai toujours été dingue de pompes. Comme Carrie qui dévalise Manolo Blahnik dans Sex & the city. Sauf que je n’ai aucun fétichisme pour les talons aiguilles. Moi, j’aime tout, les talons, le plat, le pointu, le rond, le carré, les mignonneries, les chelouteries, le délicat, le badass, le noir, la couleur, le minimaliste, le maximaliste… Pauvre de moi !
Si j’avais gardé toutes mes pompes, je serais engloutie à l’heure qu’il est. J’ai souvent fonctionné par période de façon obsessionnelle sur des marques – dans l’ordre ou pas – Kélian, Clergerie, Free Lance, Michel Perry (qui se souvient de cette marque ? ahhh une tuerie), Prada, Miu Miu, Gucci, YSL (époque Tom Ford et Slimane), Marc Jacobs, Chloé, Givenchy, Céline, Isabel Marant, entrecoupé d’autres trucs divers et variés. Je craquais pour des modèles qui n’étaient pas forcément adaptés à mon quotidien mais je n’ai jamais acheté de chaussures qui sont restées dans leur boîte. Ça fait crâneuse dit comme ça mais chacun ses petites névroses. Et puis j’avais mes plans B – boutiques de déstockages, qui ont fermé depuis (il ne m’en reste qu’un – le stock Garrice).
Au fil du temps, j’ai fini par devenir plus pragmatique. Acheter “un bras” des chaussures qui ne sortent que 5 fois, ça craint. Aujourd’hui je les garde en ne me séparant uniquement que de celles qui me tuent les pieds.
Et comme les ieps, ça s’use comme le reste, ça devient compliqué. Déjà, ils s’affaissent (ça rime avec fesses, tiens donc !). Et puis j’ai une passion (en plus de la ciseaunite) pour me triturer les ongles des orteils (cela dit c’est pareil, c’est aussi de la ciseaunite), du coup j’ai toujours des ongles qui me rentrent dans la chair, en plus de choses très bizarres, comme des décharges électriques dans certains orteils mais uniquement avec certaines chaussures (du style celles à bouts carrés !!! Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ?). Enfin, je ne sais jamais vraiment. Je mène des interrogatoires interminables, mais je n’arrive pas à tirer d’aveux à ces p#@*&@ de Knakis (aka mes doigts de pieds). Alors, comme je vous le disais dans un Cahier de style, je reste sur mes gardes en ce qui concerne le poste « investissement chaussures » (investissement…N’importe quoi, disons plutôt craquage de slip) puisque je ne sais jamais où cela va me mener (en prison peut-être !).
Par exemple, ça fait 2 ans que je tourne autour des slingback (essentiellement Prada) – j’ai refourgué, il y a bien longtemps déjà tous mes escarpins, car vraiment plus gérable pour la survie de mes pieds – tout en sachant que les lanières arrière tout comme les chaussures basses, ne tiennent pas à mes talons (va savoir). Comme j’ai un peu arrêté d’être folle, je me suis rabattue sur une paire de Maje, argentées. Ma bonne étoile a dû sentir le plan pourri, elle était là, car le vendeur s’est gouré en me les faisant payer 30% de leur prix. Sur le coup j’ai cru qu’elles étaient hyper soldées mais une fois vérifié sur le site, j’ai compris que non, … Bref. Hier, première sortie avec… Durant 2 h environ : Effectivement les lanières ne me tiennent pas aux talons (j’ai coincé avec mon jean et c’était cool), quant au devant, base escarpin, pointu donc, un côté OK, l’autre côté 3 orteils décédés. Au final, 30% du prix c’était déjà trop.
Bon, comme tous les ieuves je vais finir en Scholl ou en Méphist,o ça va être vite fait. C’est la tendance des Uggly shoes, ça tombe bien.
Il est temps de redevenir Citrouille, on dirait !
12 réflexions au sujet de “Histoire de shoes”
Les chaussures à bascule qui te faisaient chuter…tu t’es bien gardée d’en parler 😂😂😂
Entends tu dans le lointain la voix de Relou Charmant s’exclamer : ” Encore des chaussures? “
Ah les chaussures !!! Je me souviens aussi de mes premières chaussures qui m’ont fait me sentir adulte : aucune idée de la marque j’habitais dans une petite ville de province mais je me souviens de cette paire en cuir noir avec des petits talons, et ornées d’un noeud en cuir sur le devant. Je me croyais ainsi au comble du style 😅. J’ai aussi le souvenir de chaussures de mes années d’ enfance. Je ne vais pas les énumérer mais je m’en souviens très bien #leclubdesfolles. J’ai aussi fait des fixettes par période, comme les ballerines repetto pour aller avec ma période caleçon noir grande chemise de mon année de licence. Ma première paire de Louboutin offerte par mon homme que j’ai toujours (les Louboutin et l’homme 😅), des chaussures improbables (une paire de mules à paillettes vertes par ex) et/ ou importables car vertigineuses ou bien trop fragiles … j’ai fait bcp de tri dernièrement dans mon shoesing et j’ai comme toi éliminé celles qui me faisaient mal aux pieds et peu compatibles avec une vie de parisienne prenant le métro
Suite du com précédent:
Les petites chaussures est dans le top ten de mes névroses.
En revanche je ne supporte plus de souffrir des ièpes ( les miens sont grecs ) et j’ai du me calmer sur la hauteur et les formes trop pointues.
Pour la ciseaunite des pieds je vais chez une excellente pédicure toutes les 6 semaines et je n’ai plus besoin d’y toucher.
Sinon Garrice, c’est le top : Au Bonheur des Ièpes.
Oh oui je me souviens bien de Michel Perry et de la boutique ( rue du cherche midi ?), on a toutes le même vécu par amour des pompes , moi j’ai été très Accessoire Diffusion (d’ailleurs j’en ai encore une paire que je porte régulièrement€ et aussi Clergerie ,Free Lance.
La bride arrière des slingbacks tout une aventure ça passe ou ça lâche et pour l’instant je supporte les miennes mais c’est sûr que les talons descendent d’un cran, le totalement plat me fait mal aussi alors il faut trouver l’intermédiaire .
Moi aussi fan fan fan de chaussures . Je me souviens d’escarpins rouges à petits talons et de ballerines couleur moutarde , à l’adolescence . L’émancipation par la chaussure. Accessoire diffusion, clergerie, free lance , j’étais fan aussi . Je fais parfois des folies (des sandales noires à talons de bois Proenza Schouler, il y a quelques années notamment – qui pèsent un âne mort) mais je porte quand même moins de talons, et, douvent des boots, plus pratiques pour moi .
Ah ah je l’avais oublié celle là !!! Je la recaserai quelque part cette anecdote. Merci de me ressortir les casseroles, je n’en attendais pas moins de toi ! ah ah charogne
Je l’entends bien ouais et si tu te plains d’avoir mal au ieps avec le “tu fais vraiment que des conneries” 🙂
ah ah je me sens moins seule d’un coup – ah oui et moi aussi les Louboutin que j’ai porté 2h à un dîner CHEZ moi – l’anecdote est croustillante, je la raconterai un jour.
Moi aussi j’aime être confort mais parfois j’oublie 🙂 Le pédicure, c’est comme le coiffeur chez moi, c’est niet. La dernière fois il m’a fait super mal – surement pour me punir de faire ma petite tambouille toute seule.
Michel Perry et ce modèle de boots incroyable que toutes les rédactrices avaient – moi aussi bien sur – La boutique était rue de Grenelle et une autre derrière la place des Victoires. Ah oui c’est vrai y’avait Accessoire Diffusion aussi, j’ai le souvenir d’en avoir eu une paire seulement. Souvenir souvenir… En revanche je rachète des Clergerie – 2 paires l’année dernière, comme des chaussons.
Les chaussures, ça change tout ! Et faire des folies ça fait du bien parfois – on se souvient toujours de ce moment de craquage. Et moi aussi je plus boots que chaussures basses et l’été mumules ah ah